La nef centrale comprend 4 espaces peints: les murs latéraux, l’arcade du chœur et le mur arrière. La surface de l’arcade du chœur est dominée par l’image de la Cité de Dieu, par les murs de la Jérusalem céleste, flanqués de deux tours de chaque côté

L’inscription en ocre lumineux sur fond bleu saphir indique l’idée de base de toutes les représentations et le thème de l’ensemble des peintures murales de l’église «Tabernaclum Dei cum hominibus» – «La maison (le tabernacle) de Dieu parmi les hommes » (Révélations, 21,3). L’idée exprimée dans «Maison de Dieu» trouve son origine dans l’Ancien testament. L’endroit où se rassemblaient les Israélites, peuple de Dieu – endroit aussi de la rencontre de Dieu – était, à l’époque des nomades et avant la construction du temple de Jérusalem, une tente appelée tabernacle, le «tabernacle de la rencontre». Là, dans «Sa Cité» et dans «Sa Maison», les Israélites célébraient et ressentaient la présence de Dieu et Son soutien. Cette référence à l’Ancien Testament est représentée symboliquement sur le mur arrière de l’église, au-dessus de la grande fenêtre de l’entrée. Au Mont Sinaï, Dieu montre à Moïse le plan de Sa Maison parmi les hommes : «Inspice et fac secundum exemplar, quod tibi in monte monstratum est» – (Regarde et fais d’après le modèle qui t’est montré sur la montagne) (Ex 25,40). Moïse dans ce plan voit, la céleste Jérusalem représentée sur l’arche du chœur. L’architecture de l’Église dans l’Ancienne et la Nouvelle Alliance repose sur celle-ci.

De même pour Jésus et pour les premières communautés chrétiennes du Nouveau Testament, le Temple est considéré comme Sanctuaire et «Maison du Père». Mais une nouvelle dimension s’y ajoute à présent : Jésus Lui-même, par Sa mort et Sa résurrection, devient le lieu final et universel de la rencontre de Dieu et de la présence de Dieu. Les Évangiles parlent ainsi de Son Corps comme du vrai Temple et les textes de Saint Paul poursuivent en mentionnant le corps mystique de l’Église dont la tête est le Christ. Tous les croyants se représentent donc le «Temple Sacré du Dieu Vivant» de cette manière. La véritable place de Sa présence est donc l’Église en tant que sacrement originel du Christ, en tant que peuple du Dieu de la Nouvelle Alliance. Celui-ci s’y rassemble pour écouter la parole de Dieu, pour prier et participer au repas du Seigneur et donner ainsi à l’édifice de l’église une notion,un sens de «lieu de la rencontre avec Dieu». «Inhabitatio Dei cum Hominibus» – la Maison de Dieu parmi les hommes devient le symbole de la véritable histoire de «Dieu avec l’homme».

De chaque côté de l’arcade du chœur figurent les fondateurs de l’ordre Bénédictin: Saint Benoît et sa sœur Sainte Scholastique. Saint Benoît est placé au nord (côté gauche de l’arcade) et prend ainsi la tête de la procession des saints hommes représentés sur la partie supérieure du mur septentrional tandis que la procession des saintes femmes se termine avec Sainte Scholastique. Les deux cortèges sont décorés de rameaux de palmier, symbole de la vie éternisée dans ces hommes et ces femmes. Sous les fondateurs de l’ordre, figure d’un côté Saint Pierre, de l’autre Moïse avec les Tables de la Loi. Pierre et Moise complètent chacun un rang de personnages représentés sur les parois latérales de l’église. Moïse complète la rangée des 4 grands prophètes : Daniel, Ezéchiel, Isaïe et Jérémie et Pierre, celle des 4 Evangélistes : Mathieu, Marc, Luc et Jean.